Intervention de M. KISHIDA Fumio, Premier ministre du Japon, à la Conférence de presse conjointe de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD 8)
28 août 2022, Hôtel Laico Tunis, Tunis, Tunisie

August 28, 2022
Je suis heureux de pouvoir conclure cette TICAD 8 organisée en Tunisie, la première depuis le début de la crise de la COVID-19 et la deuxième organisée en Afrique, en affirmant qu’elle fut un grand succès.
 
Je voudrais exprimer maintenant ma profonde gratitude au président de la République tunisienne S.E.M. Saïed pour avoir coprésidé et accueilli la TICAD 8, ainsi qu’au président de la République du Sénégal S.E.M. Sall pour avoir coprésidé la TICAD 8, et aux représentants de tous les pays africains participants, aux hommes d'affaires et à tous ceux qui ont travaillé pour faire de cette TICAD 8 un succès, de même qu’au peuple tunisien tout entier.
 
Je tiens également à remercier du fond du cœur les nombreux chefs d'État et de gouvernement qui nous ont présenté leurs condoléances suite à la disparition de l'ancien Premier ministre Abe.
 
Cette TICAD 8 a été pour moi l’occasion de ressentir la vitalité de l’Afrique, qui est promise à une croissance dynamique dans les années à venir. Portée par ce dynamisme, l’Afrique est en plein développement et je suis convaincu qu’il est important pour le Japon de grandir à ses côtés.
 
D'un autre côté, on ne peut nier que les contradictions de l'économie mondiale, telles que les inégalités et les problèmes environnementaux, sont aujourd’hui concentrées en Afrique. En outre, nous avons à traiter de toute urgence des questions telles que la crise alimentaire provoquée par l’invasion russe de l'Ukraine et le financement injuste et opaque du développement.
 
Dans ce contexte, le Japon aspire à être un « partenaire qui se développe avec l’Afrique ». En travaillant main dans la main avec les Africains pour relever les défis auxquels ils sont confrontés, le Japon ambitionne de contribuer significativement au développement de l’Afrique. Et de cette collaboration, le Japon tirera lui aussi des enseignements qui lui permettront d’évoluer. En tant que partenaire, le Japon souhaite promouvoir une approche axée sur le « capital humain ». J'ai expliqué ces idées à de nombreux dirigeants africains qui m’ont assuré de leur soutien. Cette approche incarne pour moi « le capitalisme d’un genre nouveau » que je préconise.
 
À l’occasion de cette TICAD, j’ai annoncé que les secteurs public et privé du Japon allait investir un total de 30 milliards de dollars US en mettant l’accent sur « les investissements dans le capital humain » et sur « une croissance de qualité ». Ces investissements devront permettre de répondre aux divers enjeux auxquels les Africains sont confrontés dans un esprit de collaboration et de contribuer à bâtir une Afrique résiliente et durable.
 
Plus spécifiquement, le Japon se propose de mettre en œuvre les mesures suivantes pour accompagner l’Afrique dans son développement.
 
Premièrement, le lancement de « l’Initiative pour une croissante verte en Afrique », qui sera dotée de 4 milliards de dollars US dans le but d’améliorer la qualité de vie des populations.
 
Deuxièmement, la création d’un fonds d’investissement dédié aux start-up de plus de 10 milliards de yens alimenté par le monde des affaires japonais afin de soutenir les jeunes entrepreneurs.
 
Troisièmement, le développement des ressources humaines à travers la formation de 300 000 professionnels.
 
Quatrièmement, une contribution jusqu'à 5 milliards de dollars en collaboration avec la Banque africaine de développement pour soutenir le développement du secteur privé dans son ensemble.
 
Cinquièmement, jusqu'à 1,08 milliard de dollars de nouvelles contributions au Fonds mondial afin de financer notamment la lutte contre les maladies infectieuses.
 
Et enfin sixièmement, une dotation de 130 millions de dollars au titre de l'aide alimentaire et une contribution de 300 millions de dollars à la Facilité de production alimentaire d’urgence de la Banque africaine de développement en vue de bâtir des sociétés résilientes et durables, capables de faire face à la flambée des prix des produits alimentaires et de l'énergie.
 
Grâce à ces mesures, en collaboration avec l'Afrique, le Japon contribuera vigoureusement au développement de l'Afrique, fondé sur l’appropriation africaine.
 
Pour mettre en œuvre ces initiatives, il nous faut rétablir la circulation des personnes à l’international. Le Japon a abaissé le niveau d’alerte sur les risques infectieux pour les voyageurs souhaitant se rendre à l’étranger, et cela concerne de nombreux pays africains. Nous allons également assouplir progressivement les mesures de contrôle aux frontières, afin que l'entrée au Japon devienne aussi facile que dans les autres pays du G7.
 
La TICAD 8 s'achève aujourd'hui, mais une tâche importante nous attend demain : il nous faut désormais mettre en œuvre par des actions concrètes le fruit de nos discussions. La TICAD est un processus vivant et je souhaite que nous continuions à avancer ensemble pour le développement de l'Afrique.
 
Je vous donne rendez-vous en 2025 au Japon pour la prochaine TICAD et me réjouis à l’idée de vous y accueillir. Je vous remercie tous.

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